Casino de Gujan MestrasDes abus de vulnérabilité affective, c’est la cause de la condamnation de cette femme de 51 ans, une condamnation à 2 ans de prison ferme et un an de prison avec sursis avec mise à l’épreuve.  Sandra Bel était connue pour être une belle femme, un peu frivole et séductrice mais c’est ce qui a exactement fait son arme. Elle était consciente qu’elle émanait auprès de ses interlocuteurs un charme irrésistible surtout pour les vieux riches qui n’attendent plus vraiment rien de ce monde tout en plongeant seuls dans leur richesse. Or, les dons qu’elle avait reçus en contrepartie des affections qu’elle donnait à ces derniers étaient parfois conséquents. L’affaire explosait au grand jour et Sandra Bel ne pouvait plus faire marche arrière, défendant jusqu’à la fin son exploit.

Ses cibles préférées sont les personnes âgées mais pas n’importe lesquelles, notamment les personnes âgées très riches qui ont la capacité financière de lui donner tout ce qu’elle demande. Toutefois, elle ne s’est pas uniquement arrêtée aux mots doux pour convaincre ses victimes, elle est allée jusqu’à voler et utiliser une carte bancaire, jusqu’à faire des faux papiers afin d’obtenir un bail et un logement sans payer le loyer et enfin jusqu’à récupérer des reconnaissances de dettes.  Depuis 2007 jusqu’en 2011, elle a fait conquête de 7 hommes dont les caractéristiques sont quasiment les mêmes : âgés, malades ou des hommes qui se sentent seuls. L’objectif de Sandra Bel était plus que claire même si son avocat la défendait en disant que la quinquagénaire n’était même pas consciente de l’état de vulnérabilité de ces hommes.

Pour Sandra Bel, ces derniers étaient des bienfaiteurs. Aux yeux de la Loi, ils étaient des victimes, celles d’une femme qui ont su, grâce à ses talents de séductrice, mettre en œuvre toutes les mises en scène possibles afin d’attirer des hommes vers elle pour des intérêts bien précis. En avril dernier, Sandra Bel avait comparu devant le cinquième tribunal correctionnel de Bordeaux et avait admis qu’elle avait conscience de l’âge de ses victimes mais jamais de leur vulnérabilité. En total, elle aurait eu 300 000 euros grâce à des soi-disant prêts consentis, des sommes que les victimes lui auraient remis ou encore des cautions extorquées. Elle devait rembourser la grande partie de cette somme. Or, addict qu’elle est aux jeux de casinos, elle aurait tout dépensé sur les machines à sous du casino de Gujan-Mestras.

Jouer aux casinos est pour elle une sorte d’antidépresseur. Mais comme elle est assez prudente, elle s’est fait interdire de casino. Et pour les victimes, le mal était fait. Quoi qu’elle ait pu être pour eux pendant un certain temps, quoi qu’elle ait pu inventer pour obtenir des prêts qu’elle n’avait jamais rendus, cela avait laissé des séquelles matérielles et psychologiques à ces hommes comme l’interdiction bancaire, l’humiliation totale pour certains. L’avocat de Sandra Bel réclamait un aménagement de peine en disant que les riches victimes avaient également leurs intérêts dans l’affaire quoi qu’elle ait pu faire pour leur voler.