Loto-Quebec se sépare de JoagroupeQuand Loto-Québec a pris 35% des parts de Joagroupe, troisième groupe de casinos de France, les résultats étaient au beau fixe. En 2006, Loto-Québec avait mis sur la table 87 millions de dollars pour prendre 35% des participations du groupe présidé par Laurent Lassiaz et en 2009 le groupe était évalué à 130 millions de dollars. Autant dire que tous les voyants étaient au vert et que Loto-Québec se réjouissait de la santé financière de Joagroupe. Les investissements allaient bon train et pourtant les choses n’allaient pas se passer comme prévu.

 

Lois, l2galisation jeu en ligne et crise

Joagroupe ainsi que l’ensemble des groupes de casinos de France étaient habitué à voir une croissance à deux chiffres, des salles de machines à sous et tables de jeux traditionnels pleines. Pourtant, une série de mesures ont entraîné un malaise chez les casinotiers. Tout débute avec l’obligation de présenter une pièce d’identité à l’entrée des salles de jeux. Les joueurs mineurs et les sans papiers ne pouvaient donc plus jouer aux vidéo poker, machines à sous, roulette, boule 2000, baccarat, blackjack, poker et autres jeux de casino. De plus, les gens qui se rendent en groupe dans le casino peuvent être pénalisés par un seul de leur ami qui a oublié sa pièce d’identité. L’histoire peut paraître anodine mais il suffit pour qu’un seul des amis ait oublié sa pièce d’identité pour que l’ensemble des joueurs rebroussent chemin ou diminuent de manière drastique leur temps de jeu histoire de ne pas faire trop attendre dehors l’ami “fautif”. L’autre mesure qui a eu un très fort impact sur le produit brut des jeux est l’interdiction de fumer dans les établissements publics. En effet, les casinos sont devenus non fumeurs en 2008 et l’interdiction de fumer plombe de l’ordre de 15% des revenus des casinos. La plupart des joueurs sont des fumeurs notamment les joueurs high rollers. Les établissements de jeux ont rapidement compris que le pire allait arriver. Les joueurs se sont dirigés vers les casinos en ligne notamment le live casino puisque des tables de jeux animées par des croupiers en direct sont disponibles dans de nombreux établissements virtuels qui, eux, n’interdisent pas de fumer. Enfin, la légalisation des jeux en ligne en France et la crise économique ont également leur part de responsabilité dans cette crise qui touche l’ensemble du secteur du jeu en France.

Les groupes de casinos ne pouvaient pas vraiment prévoir l’impact de ces quatre 4 facteurs déstabilisants. Loto-Québec n’aurait pas investi tant d’argent si il avait su que des mesures contre le tabac et la vérification des identités des joueurs allaient être mises en place. Quant à la crise économique, elle n’était pas vraiment prévisible. Tous ces facteurs ont entraîné une chute du produit brut des jeux et des groupes qui sont dans le rouge.

 

Loto-Québec jette l’éponge, Alchemy -Davidson Kempner arrive

En octobre 2014, Loto-Québec a pris la décision de vendre ses 35% de parts de Joagroupe pour zéro dollar. Avec plus de 120 millions de dollars de perte dans cette aventure, la note est salée pour le géant du loto, casinos et bingo québécois qui ne souhaitait plus être un carnet de chèque pour Joagroupe. Deux fonds d’investissement se sont portés au secours du troisième groupe de casinos de France: le britannique Alchemy et l’américain Davidson Kempner. Ceci étant, Loto-Québec via une de ses filiales a gardé 35% de parts dans deux casinos terrestres en France: le casino de la Seyne-sur-Mer et le casino de Giffaumont-Lac du Der.

Les investissements faits avant les lois et la crise économique devaient être honorés et ont plombé également les résultats du groupe. Les fonds d’investissements anglo-américain ont pour mission de faire décoller les chiffres de Joagroupe à la tête de 21 casinos en France.