C’est à Fresno (Floride), dans une famille d’immigrés arméniens que naît Kerkor Kerkorian, le 6 juin 1917.Véritable prototype du « réussir en partant de rien », celui qui deviendra Kirk Kerkorian, alias Captain Kirk, a connu une trajectoire tout à fait unique qui l’a définitivement fait rentrer dans la légende. Retour en détails sur la vie de cet homme d’exception, magnat des casinos, homme d’affaires au flair inouï, mais avant tout self-made-man par excellence.

Des débuts précoces

Kerkorian est loin d’avoir connu une enfance douce et paisible ; bien au contraire. Né dans une famille très modeste, il commence très tôt à faire de petits jobs pour aider son père à nourrir la famille. Ainsi, à neuf ans, il cumule déjà école et petits boulots. Pas vraiment brillant en classe et montrant peu d’intérêt pour les études, le jeune Kerkorian abandonne les bancs en classe de 4ème pour laver des voitures afin de gagner de l’argent. Il a alors 13 ans. Quelques années plus tard, encouragé par son frère aîné, il devient boxeur amateur. Jeune, fougueux et plein de rage, il gagne de nombreux combats et le surnom de « Rifle Right Kerkorian » en rapport avec son coup droit dévastateur. Tout semble donc le prédestiner à une belle carrière de boxeur professionnel. Mais la vie en décidera autrement.

Les avions… la fortune

En 1939, Kerkorian fait une rencontre qui va faire prendre à sa vie une autre trajectoire : Ted O’Flaherty. Celui-ci l’initie au monde de l’aviation. Ce qui l’amènera à devenir pilote dans la Royale Air Force durant la Seconde Guerre Mondiale. Et alors que beaucoup se concentrent sur la guerre et ses conséquences dévastatrices, Kerkorian lui, a pu en revenir avec une idée de génie : faire du transport aérien. Il investit ainsi 5 000 dollars dans l’achat d’un petit avion, puis 60 000 autres dollars dans le rachat d’une petite société charter de Los Angeles. Celle-ci, renommée Trans International Airlines, deviendra par la suite, la plus importante compagnie de charter des Etats-Unis. En 1968, Kirk Kerkorian la revend pour 100 millions de dollars à Trans-America Corporation. Sa fortune commence à s’établir.

Le père des Mega Resort

Après l’aéronautique, Kirk Kerkorian multiplie les investissements dans différents domaines, dont le cinéma, avec le rachat en 1973 des studios de cinéma de MGM (Metro-Goldwyn-Mayer). Mais c’est dans l’immobilier qu’il investit le plus, et surtout à Las Vegas. La même année, il inaugure ainsi le MGM Grand Hotel & Casino sur le Strip. Le complexe a été construit par le jeune architecte Fred Benninger avec qui Kerkorian a déjà collaboré pour la construction d’hôtels tels que le Paradise Hotel et l’International Hôtel, les plus grands complexes hôteliers de leur époque. Coûtant un peu plus de 105 millions de dollars, le MGM Grand Hotel est considéré comme le premier Mega Resort. Mais ce ne sera pas le dernier. Pendant plusieurs années, Kerkorian concurrence Howard Hughes dans la « Cité du péché » et bâtit progressivement son empire, le MGM Resorts. Comprenant quelques-uns des plus grands hôtels-casinos du monde, il a été bâti à coups de rachats, de reventes et d’intelligence commerciale. Aujourd’hui, le groupe comprend une vingtaine d’établissements prestigieux installés aux Etats-Unis, mais aussi en Asie et en Océanie.

Un touche-à-tout

Parallèlement à ses activités dans le monde des casinos, Kerkorian crée un fonds d’investissement pour mener d’autres affaires. Tracinda Corps (issu du prénom de ses deux filles Tracy et Linda) lui permettra ainsi de s’aventurer dans l’industrie automobile et dans le pétrole. Il deviendra ainsi l’actionnaire majoritaire de Ford et un important actionnaire de Delta Petroleum.

Vie privée et fortune personnelle

Marié à trios reprises, Kirk Kerkorian est père de deux filles: Tracy et Linda. Leurs prénoms sont d’ailleurs combinés pour constituer le nom de son fonds d’investissement (Tracinda) et celui de son ancienne fondation caritative (Lincy).

En 2007, sa fortune personnelle était estimée à plus de 15 milliards de dollars. Suite à la crise de 2008, il perd une partie de sa fortune, mais reste en 2013, l’une des 500 plus grandes fortunes du monde avec environ 4 milliards de dollars.