Revel Casino, un des casinos fermé de Atlantic CityAvec les fermetures successives de quatre de ses 12 casinos, Atlantic City affiche sa tête des plus mauvais jours. L’ancienne Mecque du jeu de la côte Est des Etats-Unis, qui a assisté ce mardi 16 septembre à la fermeture des portes du Trump Plaza, s’en remet maintenant un peu à la providence divine, dans le triste espoir d’une sortie de cette crise aux dégâts immenses.

Malheureusement, rien ne semble présager d’une quelconque amélioration. Bien au contraire. Il y a quelques jours, le Trump Taj Mahal, le mythique hôtel casino, emboitait tristement les pas de son aîné le Trump Plaza en déclarant faillite. Les deux casinos du milliardaire américain Donald Trump portent donc à 5 le nombre d’établissements fermés ou en instance de fermeture après l’Atlantic Club, le Showboat et le Revel (lire article Atlantic City ferme ses casinos).

Concurrence des autres Etats

Cette véritable décadence, la ville la doit principalement à la récente, mais très forte concurrence née de l’ouverture d’une pléthore de nouveaux casinos dans le Nord-Est des Etats-Unis. Sortant de terre comme des champignons, ces nouveaux établissements installés dans ou près des grandes villes de l’Etat de New York, de la Pennsylvanie, du Connecticut et du Maryland, ont très vite mis à mal l’ancienne Mecque du casino de la côte Est. La rivale historique de Las Vegas n’ayant pas su faire réellement face à la perte de 30 ans de monopole sur le secteur dans la région, une véritable dégringolade s’en est donc suivie.

Les chiffres témoignent clairement de cette hécatombe. D’abord, ceux relatifs aux revenus générés par cette activité. Véritable vache à lait pour les caisses de la ville, l’activité des casinos générait en effet plus de 5 milliards de dollars en 2006. En 2014, on est bien loin de là,  avec « à peine » 1,97 milliards pour les huit premiers mois.

Licenciement de masse

Mais les principales victimes de la crise des casinos d’Atlantic City restent sans doute les milliers d’employés des établissements fermés, ainsi que les nombreux autres travailleurs et commerces greffés à leur activité. Les quatre casinos qui ont déjà fermé leurs portes cette année ont en effet emporté avec eux plus de 8 000 emplois sur les 32 000 recensés dans les établissements de la ville ; la plus importante contraction d’emploi jamais observée dans la ville. A cela, il faut malheureusement ajouter les centaines de boutiques et petits commerces qui dépendent de cette activité et qui subissent eux aussi cette situation de plein fouet.

Y croire malgré tout ?

Chez les désormais ex-employés des casinos fermés, un véritable désarroi est clairement visible. Un désarroi qui se ressent encore plus fortement pour ceux qui y ont travaillé durant le plus clair des trois dernières décennies. Car, pendant que les établissements font salle vide, laissant tomber le rideau sur des années de chaude animation, c’est sur un pan complet de leur vie qu’un bon tiers des anciens employés doivent laisser tomber le rideau. 25, voire 30 années qui s’achèvent ainsi par une sorte de retraite anticipée imposée. Certains tenteront leur chance dans les casinos encore actifs dans la ville, tandis que les autres devront surement envisager l’exode vers les autres Etats.

Tout cela laisse assez clairement entrevoir la fin d’une époque faste, celle où Atlantic City s’illuminait frénétiquement, offrant chaque jour un spectacle plus impressionnant à ses visiteurs qui en repartaient les poches et les idées un peu plus pleines. Cette époque, c’est peut-être dans le Musée d’histoire d’Atlantic City qu’elle s’affiche encore le mieux. Ici, la nostalgie est ambiante, et l’on veut bien croire que la ville retrouvera bientôt tout son éclat. Les quelques visiteurs qui s’y rendent en partiront d’ailleurs avec un souvenir d’un nouveau genre : un petit aimant rose portant un petit mot d’espoir…