La crise économique affecte les casinos de FranceLe temps ne semble pas être à la réjouissance dans le milieu des casinos français. En effet, depuis 2007, le secteur fait face à un réel ralentissement de ses activités. Entre 2007 et 2012, le Produit Brut des Jeux (PBJ) sur le plan national a ainsi chuté de 2,8 milliards à 2,3 milliards d’euros, pendant que les mises des joueurs dans les établissements chutaient de 19,9 milliards à 15,1 milliards. Une baisse drastique qui s’observe paradoxalement après une période plutôt faste (2003-2007) au cours de laquelle le nombre d’établissements s’était significativement accru.
Comment donc expliquer cette inversion de la tendance ? « La crise ! », est-on simplement tenté de répondre. Mais le problème semble un peu plus complexe. En effet, le cadre juridique et fiscal français ainsi que différents autres facteurs semblent également en cause.

Plusieurs facteurs mis en cause

Beaucoup de personnes sont tentées d’affirmer que la crise que connaît actuellement le milieu des casinos est tout simplement liée à la crise financière mondiale. Mais une petite analyse du marché permet de s’apercevoir assez vite que le problème est un peu plus complexe. En effet, malgré les affres de la crise financière, les chiffres révèlent un intérêt croissant des joueurs pour les jeux de hasard et d’argent de façon globale sur la période de 2007 à 2012. En y regardant d’un peu plus près, ce sont donc les casinos qui perdent leur part du marché au profit des jeux en ligne et des monopoles d’Etat devenus vraisemblablement plus attractifs. Pourquoi ? En raison de leur nature intrinsèque, mais aussi à cause de la réglementation en vigueur qui présente aujourd’hui de nombreuses contraintes. En effet, les casinos sont avant tout des produits touristiques par essence. L’évolution de leur statut et des habitudes touristiques a donc fortement influencé leur fréquentation. De même, les nouvelles dispositions légales imposées aux casinos en dur leur font subir de plein fouet la concurrence des autres produits que sont les casinos en ligne et les monopoles d’Etat.

La crise est-elle donc consommée ?

Difficile au vu des chiffres de penser autrement. Le secteur connait en effet sa plus mauvaise période depuis sa libéralisation en 1987. La forte croissance enregistrée jusqu’en 2003 semble en effet connaitre un important effet retour.

Mais les casinos ont-ils perdu leur rentabilité ?

Eh bien non ! En effet, la chute des chiffres d’affaires réalisés au cours des dernières années a été assez bien amortie par la réduction des charges fiscales accordée aux casinotiers français. Ainsi, la grande majorité des établissements affiche des résultats positifs.

Le blanchiment d’argent dans les casinos

Avec la nouvelle réglementation très stricte à laquelle est aujourd’hui soumise l’activité des casinos, le blanchiment d’argent fait réellement partie du passé trouble du secteur. Il est en effet loin le temps des Al Capone et des autres barons de la drogue qui blanchissaient les revenus de leurs activités illicites dans les établissements de jeu. Aujourd’hui, tout est contrôlé par les pouvoirs publics qui mettent tout en œuvre afin d’assainir le secteur.  

A qui profite l’activité des casinos français ?

L’activité des casinos français ne profite pas uniquement à leurs propriétaires. En effet, les nombreuses charges fiscales qui leur sont imposées font de ces établissements d’importants contributeurs. En plus de l’Etat, les collectivités locales profitent elles aussi assez largement des revenus générés par les établissements de jeu français. Enfin, avec plus de 15 000 travailleurs, le secteur est également un acteur social de grande importance.

Quelles perspectives pour les casinos français

Les lourdeurs administratives imposées aux acteurs des casinos en France, la métamorphose de la clientèle, le cadre juridique et fiscal, ainsi que la rude concurrence des autres produits de jeu d’argent et de hasard contribuent clairement à la mauvaise santé du secteur.
Une relance des activités passe donc nécessairement par une révision du cadre juridique et fiscal  régissant le secteur et par un renouvellement de l’offre afin de la mettre en adéquation avec les exigences de sa clientèle actuelle.